Supermood s’adresse à Macron
Depuis la rencontre entre Emmanuel Macron et l’équipe Supermood à Viva Technology, la saga continue ! Cette fois, c’est Kevin Bourgeois, CEO de Supermood, qui se joint à d’autres entrepreneurs talentueux, pour s’adresser au Président de la République. Ces contributions sont rassemblées dans 60 idées pour Emmanuel Macron, par Pierre Gattaz et Marie Georges.
On vous publie la proposition de Kevin Bourgeois à Emmanuel Macron.
Intégrer une mesure de l’engagement des collaborateurs dans le rapport annuel des entreprises
« L’humain est au cœur de la compétitivité des sociétés. Les entreprises sont des organismes vivants, agglomération de milliers d’idées simultanées, qui grandissent, meurent, se multiplient. Les structures entre l’interne et l’externe se font plus poreuses que jamais. Les femmes et hommes qui les composent constatent que les lignes hiérarchiques, autrefois toutes tracées vers le haut d’une pyramide ordonnée, sont désormais mouvantes.
Nous assistons ainsi à une évolution vers un monde du travail plus animé, plus incertain. Le défi des leaders d’aujourd’hui est désormais de comprendre ce qui anime leur entreprise et les salariés, pour aider ces derniers à grandir et à avancer dans une direction commune.
Le propre des entreprises françaises réside dans la qualité de nos biens et services, de nos innovations technologiques et de notre efficacité. Il est primordial de conserver et d’utiliser ces leviers pour maintenir notre compétitivité – dont on oublie parfois que le premier facteur est constitué par les salariés qui composent une entreprise. Sans salariés motivés, pas d’entreprise prospère sur le long terme.
Hélas, toutes les études le montrent : le niveau moyen d’engagement des salariés envers leur entreprise est aujourd’hui dramatiquement bas. Au nom de la performance des entreprises françaises, il est indispensable de réagir.
Les enquêtes annuelles de satisfaction des salariés se muent en dialogues plus fréquents, plus personnalisés, plus pertinents.
Les outils traditionnels de mesure de la satisfaction des salariés ne correspondent plus aujourd’hui à la vélocité et aux dynamiques de nos entreprises. Une nouvelle vague d’outils a vu le jour pour permettre à toutes les entités des sociétés de dialoguer. Il est aujourd’hui possible pour la direction et les ressources humaines de comprendre les attentes de leurs collaborateurs, de quantifier les leviers d’engagement les plus forts et de recevoir des suggestions de plans d’action de façon automatisée grâce à des sondages réguliers.
Les enquêtes annuelles de satisfaction des salariés se muent en dialogues plus fréquents, plus personnalisés, plus pertinents.
Ce rituel du dialogue permet aux collaborateurs de se sentir réellement acteurs des changements de leur entreprise. Quant à la direction de l’entreprise, elle est informée en temps réel de l’impact de ses décisions sur l’engagement de ses salariés et peut ainsi intégrer au mieux le facteur humain dans sa stratégie.
Et si on inscrivait l’engagement au bilan des entreprises ?
Il existe en France une obligation légale pour chaque entreprise d’établir ses comptes et de les publier annuellement, pour donner une image fidèle de sa santé financière. Il semble évident de prévoir en miroir une obligation de communiquer sur la santé humaine de l’entreprise : sur le niveau d’engagement des collaborateurs.
Il est ainsi vital d’inscrire une mesure au minimum semestrielle de l’engagement salarié comme obligation de moyen dans les entreprises. Les résultats de ces études devraient être partagés avec les collaborateurs, ainsi qu’avec le public extérieur, selon une obligation de publication.
Mettre au cœur de l’entreprise une mesure de l’engagement et de la qualité de vie au travail renverrait une image bien plus positive et fédératrice de l’entreprise.
Cette loi créant une obligation de moyens, les entreprises ne mettant pas en œuvre une politique de mesure de l’engagement se verraient sanctionnées par une amende proportionnelle à leur masse salariale. Cette amende pourrait être réduite si une partie de celle- ci était utilisée pour la mise en place d’une mesure dans l’année à venir.
Les bienfaits de l’engagement des salariés ne sont désormais plus à prouver : gains de productivité, réduction des départs, baisse des risques et de l’absentéisme, amélioration de la satisfaction des clients, de la créativité et de l’innovation… En bref, une baisse des coûts pour l’entreprise et une augmentation de l’efficacité.
Les obligations légales portent aujourd’hui sur les risques psycho- sociaux, et encouragent une posture défensive. Mettre au cœur de l’entreprise une mesure de l’engagement et de la qualité de vie au travail renverrait une image bien plus positive et fédératrice de l’entreprise.
Plus qu’un simple avantage compétitif, ritualiser la mesure de l’engagement des salariés positionnerait davantage les entreprises comme un lieu d’épanouissement et de dialogue, où les collaborateurs et la société grandiraient ensemble. Une telle mesure accélérerait la prise de conscience naissante que les entreprises qui gagnent sont celles où les collaborateurs sont passionnés, volontaires, accompagnés et écoutés – des entreprises vivantes. »