La QVT, qu’est-ce que c’est ?
L’ANI de 2013 (Accord National Interprofessionnel) définit la QVT (Qualité de vie au Travail) comme « la manière de regrouper sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises ». Une définition peu concrète certes, mais qui pose au moins les bases de ce qu’est la qualité de vie au travail, c'est-à-dire une démarche conduite par les entreprises et leurs employés pour améliorer le lien de chacun à son environnement de travail. Comme tout cela reste complexe et que la qualité de vie au travail dépend d’un ensemble d’éléments variés, nous vous proposons de lire cet article pour comprendre ce qu’est véritablement la QVT.
La qualité de vie au travail, c’est quoi exactement ?
La qualité de vie au travail (QVT) correspond à une démarche pour améliorer la façon de travailler au sein d’une entreprise plutôt qu’à l’analyse d’une situation de travail.
La notion de QVT est directement liée à l’environnement de travail dans lequel évoluent les salariés d’une entreprise, et donc à des sujets divers et variés tels que l’égalité homme/femme, l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, les conditions de travail, la pénibilité, l’évolution interne, etc.
Adopter une démarche QVT, c’est donc perfectionner progressivement et collectivement les manières de travailler dans une entreprise via des actions opérationnelles et participatives. Le but ? Agir sur le contenu du travail pour créer des conditions de travail favorables à l’épanouissement de chaque collaborateur, tout en en optimisant les performances de l’entreprise.
De ce fait, la qualité de vie au travail est liée aux notions de dialogue social, de bien-être au travail et de prévention des risques. Elle convoque la fonction RH mais aussi les managers et la direction de l’entreprise, les partenaires sociaux ainsi que l’ensemble des salariés.
Les éléments à prendre en compte pour engager (ou évaluer) une démarche qualité de vie au travail
Au moment de se lancer dans une démarche QVT pour amorcer une amélioration des conditions de travail dans une entreprise ou dresser un bilan de la situation de travail actuelle, il faut se pencher sur le contenu du travail. Pour cela, quoi de plus pertinent que de s’adresser aux principaux concernés, les salariés ?
Via la mise en place de tables rondes, de points réguliers ou l’envoi de questionnaires, la direction des ressources humaines peut s’appuyer sur le dialogue social pour dresser un premier bilan des conditions de travail de la société. Ces rencontres représentent des moments clés pour évoquer des sujets spécifiques comme l’organisation du travail, la santé au travail ou encore les risques psychosociaux.
Pour encadrer les démarches QVT mises en œuvre par les entreprises, l’ANACT (Agence pour l’Amélioration des Conditions de Travail) a défini 6 facteurs, qui correspondent à des grands axes de travail pour l’amélioration de la QVT :
- Les relations au travail et le climat social ;
- Le contenu du travail et les moyens mis à disposition des collaborateurs pour réaliser leurs missions ;
- L’environnement physique de travail et son influence sur la santé au travail ;
- L’organisation du travail au sein de l’entreprise ;
- La réalisation et le développement personnel et professionnel de chaque collaborateur ;
- L’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle ;
- La mise en valeur des compétences et du parcours professionnel de chacun ;
- La valorisation du management participatif et de l’engagement des équipes.
Avec cette définition détaillée de la qualité de vie au travail, l’ANACT démontre qu’il n’existe pas une seule manière de définir la QVT mais que celle-ci dépend bel et bien de la perception de chaque salarié.
Elle met au premier plan les relations humaines au travail, avec des points de questionnements comme le degré d’intégration du salarié dans le collectif ou encore le soutien reçu par ses managers.
En outre, le contenu du travail est tout aussi important, néanmoins ce n’est pas le seul facteur déterminant pour évaluer la qualité de vie au travail. Quand on questionne le contenu du travail pour faire le lien avec la QVT, on recherche des points très concrets tels que l’autonomie laissée au salarié, l’apport personnel de ses missions professionnelles ou encore la vision qu’il se fait de son rôle à l'échelle de l’entreprise entière.
Encadrer l’amélioration de la QVT dans les entreprises : le rôle de la loi Rebsamen
Certains des axes de travail fixés par l’ANACT pour l’amélioration de la qualité de vie au travail font désormais partie des NAO (Négociations annuelles obligatoires) des entreprises.
Plus précisément, la loi Rebsamen a réorganisé la structuration des NAO en 3 blocs principaux :
- « Rémunération, temps de travail et répartition de la valeur ajoutée »
- « Qualité de vie au travail »
- « Gestion des emplois et des parcours professionnels »
Le volet concernant la qualité de vie au travail regroupe 7 axes de négociations annuelles obligatoires. Ces grands points permettent aux entreprises de s’appuyer sur des thématiques concrètes pour interroger leurs employés sur leur relation à leur environnement de travail et ainsi trouver collectivement des solutions concrètes en faveur de la QVT. Les voici :
- La protection sociale complémentaire des salariés : la mutuelle et les éventuelles assurances vie ;
- L’égalité femme/homme au sein de l’entreprise, avec des sujets spécifiques comme les inégalités salariales, la parité, les opportunités d’évolution en interne, etc. ;
- Le handicap, l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi ;
- Les conditions de travail, et plus particulièrement la pénibilité ;
- Le droit d’expression ;
- La qualité de vie au travail dans son ensemble ;
- L’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.