Comment mesurer le climat social au sein de son entreprise ?
Le climat social est déterminé par le ressenti des salariés quant à leurs conditions de travail. Révélateur de la vie sociale au sein de l’entreprise, il doit être évalué de façon continue par les dirigeants.
Pourquoi faut-il évaluer le climat social de son entreprise et comment s’y prendre ? Quels sont les indicateurs à votre disposition ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Pourquoi mesurer le climat social au sein de votre entreprise ?
Chef tout-puissant, organisation pyramidale, santé mentale négligée… Ces attributs qu’on associait presque naturellement au monde de l’entreprise deviennent de moins en moins fréquents.
En effet, même si des exceptions subsistent encore malheureusement, se soucier d’un bon climat social fait aujourd’hui partie des prérogatives des dirigeants et équipes RH. Plusieurs raisons à cela :
Fidéliser les collaborateurs
Recruter de nouveaux salariés prend du temps à votre entreprise, autant les garder le plus longtemps possible en les rendant heureux ! Les salariés n’hésitent plus à changer d’entreprise s’ils travaillent dans de mauvaises conditions.
De plus, dans un marché de l’emploi très tendu, les entreprises ne peuvent pas se permettre de renouveler trop souvent leur effectif.
Favoriser un bon climat social stabilise les effectifs via une ambiance de travail agréable, respectueuse et empathique. Une mauvaise ambiance, au contraire, pousse les salariés à la sortie et entraîne une hausse du turn-over. En veillant au bien-être au travail, vous développez le sentiment d’appartenance et favoriser l’entraide entre collaborateurs.
Garantir la productivité des collaborateurs
Si vos collaborateurs se sentent bien dans votre entreprise, ils seront plus enclins à donner le meilleur d’eux-mêmes. Aussi, en cas de coup dur, votre équipe est également plus soudée et plus à même de se mobiliser pour relever de nouveaux défis.
Faire confiance à vos salariés pour la prise d’initiative est aussi révélateur d’un bon climat social. Dans ce cadre, ils se sentent plus libres pour proposer de nouvelles idées et méthodes de travail. Une atmosphère qui favorise l’innovation !
Rendre l’entreprise plus attractive pour les candidats
En installant un cadre de travail agréable, vous créez les meilleures conditions pour du recrutement par cooptation. En effet, vos collaborateurs auront tendance à recommander votre entreprise à d’autres personnes de leur réseau s’ils s’y sentent bien.
Ce pouvoir de recommandation est d’ailleurs souvent plus puissant que n’importe quelle campagne de recrutement RH. En effet, seulement 54% des salariés font confiance aux contenus et aux informations diffusés sur les sites internet des entreprises, alors qu’ils sont 9 sur 10 à accorder de l’importance aux informations partagées sur les réseaux sociaux par leurs pairs.
Voici un bon exemple de communication faite par Optic 2000 autour de leur bon climat social, dans le cadre de leur marque employeur.
Quels sont les facteurs qui impactent le climat social d’une entreprise ?
La mise en place d’un bon climat social en entreprise ne se décrète pas. C’est un travail sur le long terme et de chaque instant. Il se cultive à travers des actions concrètes du quotidien. Chaque collaborateur a un rôle à jouer, mais le tempo est donné par les dirigeants et les managers.
Même s’il est difficile de définir avec précision ce qui favorise (ou non) un bon climat social, on peut distinguer deux types de facteurs :
- Les facteurs internes à l’entreprise
- Les facteurs externes
Facteurs internes : propres à l’entreprise
- La santé financière de l’entreprise
- Le système et le style de management
- La gestion de la paie et des avantages sociaux
- La culture d’entreprise
- Le degré d’acceptation et d’adhésion des salariés aux objectifs de l’entreprise
- Les conditions de travail
- Le niveau de confiance
- La politique de ressources humaines
- Etc.
Facteurs externes : propres à l’environnement de l’entreprise
- Les perspectives économiques et la situation socio-économique en général
- Les concurrents et l’état du marché
- Le taux de chômage
- Le cadre juridique
- Etc.
Comment mesurer le climat social ?
Impacté par des facteurs très variés, le climat social est complexe à mesurer. Cependant, il existe des indicateurs qui peuvent vous aider à prendre le pouls de votre organisation :
La mesure du turn-over
Le turnover, aussi appelé taux de rotation du personnel, est le pourcentage de salariés qui quittent l’entreprise dans une période définie. Il est inévitable dans chaque entreprise, du fait des roulements naturels, des départs en retraite… Cependant, si trop de salariés quittent l’entreprise, l’employeur va devoir faire face à une perte d’activité et engager un surplus financier pour remédier à ces départs.
Pour vous permettre de vous situer, l’INSEE estime que le turn-over moyen en France se situe entre 5 et 15%, tous secteurs confondus. Si votre entreprise connaît un turn-over supérieur, vous pouvez considérer que votre taux de rotation du personnel est important. En dessous de 5%, il est considéré comme très faible.
Voici la méthode à suivre pour calculer votre turn-over annuel :
- Divisez le nombre total de départs survenus pendant l’année par le nombre moyen d’employés en activité durant cette période.
- Multipliez ce nombre par 100 pour obtenir la valeur en pourcentage.
Ce qui donne : [Nombre de départs durant l’année / effectif moyen] x 100 = taux de turnover en %
Il n’existe pas de taux de turn-over idéal. Le chiffre obtenu doit être relativisé. Plutôt que de rester sur une appréciation globale, posez-vous les bonnes questions :
- Mon turn-over est bas, mais pourquoi les départs ne concernent que mes salariés les plus performants ?
- Pourquoi les départs ont-ils majoritairement lieu quelques mois seulement après l’embauche ?
- Pourquoi est-ce toujours la même équipe qui génère le plus de départs ?
Même si votre turnover vous semble satisfaisant, il faudra donc mener des actions spécifiques pour améliorer le climat social de votre entreprise. Aussi, de fortes disparités existent entre les secteurs d’activité. Les secteurs de la prospection et du commerce avoisinant par exemple un turnover de 50% en moyenne.
L’eNPS (Employee Net Promoter Score)
Hérité du NPS, qui permet de mesurer la probabilité de recommandation d’un service, d’un produit ou d’une entreprise par ses clients, l’eNPS permet de mesurer l’engagement et la satisfaction de vos salariés.
Pour le mesurer, vous devez poser à vos salariés cette question : “Selon une échelle de 1 à 10, recommanderiez-vous votre entreprise à une personne de votre entourage ?”. Elle peut être tournée de façon légèrement différente, comme : “Je recommanderais mon lieu de travail à d’autres personnes”, “Je suis satisfait de l’ambiance de travail dans mon entreprise”...
Les notes obtenues vous permettent d’évaluer la part de détracteurs et de promoteurs au sein de votre entreprise :
- Promoteurs : salariés qui ont répondu par une note égale ou supérieure à 9
- Passifs : ceux qui ont répondu par une note entre 7 et 8
- Détracteurs : ceux qui ont répondu par une note moyenne égale ou en dessous de 6
Pour calculer votre eNPS, vous devez convertir le nombre de promoteurs et de détracteurs en pourcentage. Puis, soustrayez le pourcentage de détracteurs à celui des promoteurs. Vous obtenez un résultat entre -100 et 100, ce qui correspond à votre eNPS.
Si votre effectif compte plus de détracteurs et de passifs que de promoteurs, vous risquez d’assister à une perte de l’engagement, ce qui conduira inévitablement à une baisse de la productivité. À l’inverse, un eNPS supérieur à 50 est considéré comme excellent.
Pour rendre le calcul de votre E-NPS efficace, il faudra aussi mener des enquêtes qualitatives. Permettez à vos collaborateurs de préciser et contextualiser leur réponse. Parfois, un simple “Pourquoi attribuez-vous cette note à cette question ?” permet de comprendre un mécontentement et d’ouvrir le dialogue.
En calculant votre E-NPS de façon régulière, vous prenez efficacement la température de votre client social. Vous êtes alors en mesure d’actionner les bons leviers de motivation : boost de reconnaissance, amélioration des conditions de travail, accès facilité à la formation professionnelle…
Pour conclure
Un bon climat social est votre meilleur allié pour motiver vos salariés, maîtriser les coûts liés à la perte d’efficacité et améliorer votre marque employeur. Pour l’améliorer, vous devez l’évaluer régulièrement via des indicateurs et soignez le dialogue. Une plus grande écoute, de la confiance réciproque et de la souplesse sont les instruments indispensables d’un climat social de qualité.